IRMA, JOSE, KATIA,… les récents évènements climatiques ayant frappé la zone des Caraïbes démontrent l’importance du Risque Cyclonique.
Les cyclones sont parmi les phénomènes météorologiques les plus dévastateurs. Ils représentent un risque majeur pour l’ensemble des zones intertropicales, et notamment pour les départements et territoires d’outre-mer. En raison de la force de ces phénomènes, et en dépit des progrès effectués dans leur compréhension et dans les mesures de surveillance, les cyclones sont chaque année, à l’origine de bilans humains et économiques très lourds représentant plusieurs centaines de morts et plusieurs millions de dollars.
Le nombre de cyclones a doublé au cours des 100 dernières années. Si leur nombre devrait vraisemblablement rester stable d’après les simulations, les cyclones les plus forts pourraient voir leur intensité augmenter.
IRMA, l’ouragan de catégorie 5 qui a dévasté les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, est le plus puissant jamais enregistré dans l’océan Atlantique (pic à 363 k/h).
On distingue dans le monde sept zones géographiques affectées par des cyclones tropicaux, auxquelles appartiennent certains Dom-Tom français :
Les grandes zones cycloniques (©georisques.gouv.fr)
Pour classer les cyclones selon leur intensité, les météorologues utilisent différentes échelles.
Les tempêtes et ouragans sont classés selon l’échelle de Saffir-Simpson, qui comprend cinq catégories, en fonction de la force du vent et des dommages potentiels :
Les enjeux
Aux enjeux humains évidents (environ 6 000 décès chaque année auxquels s’ajoute un nombre de sans-abri considérable compte tenu des dégâts causés sur les habitations), s’ajoutent les enjeux environnementaux pour lesquels on distingue des effets directs (destruction de forêts par les vents, dégâts dus aux inondations, etc…) et des effets indirects (pollution des côtes suite à un naufrage, effets secondaires dus à un accident industriel ou technologique, etc.).
D’autre part, un cyclone peut gravement altérer les outils économiques. Les dommages portés aux édifices, aux routes, aux voies ferrées ou aux infrastructures industrielles peuvent entraîner des coûts considérables directs, comme la reconstruction ou la remise en état, ou indirects, comme la perte ou la perturbation d’activité.
Les conséquences économiques peuvent également être liées à l’interruption des liaisons aériennes et maritimes ou aux dégâts portés aux réseaux divers (eau, téléphone, électricité).
Pour les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, le coût des dommages assurés suite au récent passage de l’Ouragan IRMA, a été évalué à environ 1,2 milliard d’euros par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR).
La gestion du risque cyclonique
Impuissant face à l’arrivée d’un cyclone, l’Homme peut toutefois en prévenir les risques notamment grâce à la surveillance météorologique et à l’alerte de la population, ainsi que par des mesures d’ordre réglementaire et constructif.
Les mesures de prévention d’ordre constructive :
- Le respect des normes de construction en vigueur prenant en compte les effets dus aux vents (Documents techniques unifiés » Règles de calcul définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions « , datant de 1965 et modifiés en 2000) ;
- Des mesures portant sur les abords immédiats de l’édifice construit (élagage ou abattage des arbres les plus proches, suppression d’objets susceptibles d’être projetés, etc.) ;
- Une implantation des constructions en dehors des zones particulièrement vulnérables (en bordure de littoral, dans des secteurs exposés à un aléa torrentiel ou de glissement de terrain, sous les lignes électriques à haute tension, etc).
- Règles spécifiques de construction en provenance des assureurs.
La surveillance météorologique est une mission fondamentale dans la prévention du risque cyclonique.
L’Organisation météorologique mondiale, qui coordonne la veille cyclonique au plan international, a désigné dans chaque bassin océanique un centre météorologique régional spécialisé(CMRS).
L’alerte cyclonique (aux Antilles françaises) comprend ainsi :
- La mise en garde des services administratifs : elle n’est pas diffusée au public, car elle intervient alors que le phénomène est encore situé à 72 h environ et que la probabilité qu’il touche la zone concernée est encore faible ;
- La phase de vigilance, déclenchée 48 h à 72 h avant l’arrivée probable du phénomène. Elle fait l’objet d’une diffusion au public par tous les moyens médiatiques disponibles et constitue pour chacun une mise en garde ;
- La phase de pré-alerte : le danger cyclonique est proche (24 h à 36 h avant les vents violents) ; la population doit se préparer ;
- La phase d’alerte : déclenchée 6 h à 8 h avant les vents forts, elle implique la cessation de toute activité et la mise à l’abri immédiate de la population ;
- La phase de confinement : le cyclone passe sur zone ; toute circulation est interdite.
Sources : ©MeteoFrance.fr/©georisques.gouv.fr
Pour les entreprises exposées, la mise en place une organisation d’urgence TOC (Tempête, Ouragan, Cyclone) est essentielle afin de « préparer » l’entreprise au passage du cyclone.
Gestion de la phase de vigilance – 48-72H avant
A ce stade, les premières mesures conservatoires doivent être prises:
- Information du personnel
- Rappel des consignes générales
- Préparation information des clients
- Préparation information des fournisseurs
- Vérification des réserves d’eau potable et denrées déshydratées sur site.
- Vérification du matériel d’urgence médicale.
- Vérification du matériel technique d’urgence (lampe torche à manivelle, piles, groupe électrogène de secours, carburant, fusée de détresse, poste radio sur piles ou manivelles, etc ..) – Cf. liste complète sur site gouvernementaux
- Vérifier l’accès et l’intégrité de la salle de confinement du site.
Gestion de la phase de pré-alerte – 24-36H avant
Diffusion des messages » Alerte cyclonique » à destination des clients /fournisseurs.
Mise en sécurité du site
- Fermeture et renforcement des accès au site.
- Inspection toiture.
- Vérification des réseaux d’évacuation des eaux pluviales (toiture et sol).
- Démontage des équipements présentant une prise au vent
- Vérification des fixations des éléments de toitures.
- Pour les zones à risque de submersion / inondation – pluie torrentielle
- Surélévation des machines et installations critiques / mise à l’abri.
- Surélévation des stocks et valeurs / mise à l’abri.
Gestion de la phase d’alerte – 6-8H avant
- Coupure des énergies et fluides eau / gaz / électricité
- Evacuation du personnel ou si impossibilité de rentrer à leur domicile maintien du personnel sur site dans une salle équipée d’une dotation de survie
Gestion de la phase de confinement
Durant le passage du cyclone rester dans la salle de confinement du site, surtout ne sortir sous aucun prétexte !!!!
Après le passage du cyclone
Ne sortez qu’après en avoir reçu l’information par les autorités locales.
Faire un état des lieux du site bâtiment / équipements.
Faire une déclaration simplifiée de sinistre à votre courtier/assureur dès rétablissement des communications – Photos – Listes déclaratives de pertes.
Prenez les mesures de préservation des biens qui s’imposent, afin d’éviter que le sinistre ne s’aggrave. (Nettoyage, bâchage, rinçage, etc …)
Les ingénieurs PRAEVENTIA assistent leurs clients dans le cadre de la conception de Plan d’Urgence NATHAZ en travaillant avec vous sur la conception d’une réponse adaptée et dimensionnée face à ces risques spécifiques.
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