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Le Risque Automobile

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young man in the car

Le Management du risque automobile : un concept constante évolution

Le risque automobile est un point de confluence de nombreuses thématiques en matière de gestion et de management des risques. Vers lui convergent aujourd’hui des problématiques humaines, sociétales, technologiques, juridiques et financières aux impacts lourds.

Derrière la détention et la conduite d’un véhicule, trop souvent banalisées, se cachent des gisements de risques et d’opportunités qui méritent toute l’attention des entreprises et managers de parcs. Nous nous proposons, ci-après, d’en reprendre pour mémoire les principaux et de définir ainsi une grille de lecture pour l’élaboration d’une véritable politique d’entreprise de gestion et de management du risque automobile.

La responsabilité civile et pénale de l’entreprise et de son dirigeant 

L’entreprise et son dirigeant sont tenus à une obligation de résultat en matière de sécurité à l’endroit de leurs salariés. L’utilisation des véhicules dans un cadre professionnel est une des principales causes d’accidents du travail. Il convient ainsi de rappeler qu’il incombe à l’entreprise de veiller au bon état des véhicules, aux conditions de conduite auxquelles elle expose ses collaborateurs, à la diffusion des messages de prévention autours de règles simples telles que le respect impératif du Code de la route, la non consommation d’alcool ou de toute autre substance interdite et l’interdiction de l’usage du téléphone pour ne citer que les plus évidentes.

C’est l’occasion de rappeler ici la récente législation sur l’obligation faite à l’employeur, depuis le 1er janvier 2017, de communiquer aux services de police ou de gendarmerie l’identité et l’adresse du salarié ayant commis un excès de vitesse constaté par radar. L’entreprise dispose de 45 jours après réception de l’avis de contravention pour satisfaire à cette obligation. En cas de non-respect de cette obligation, l’employeur encourt une amende de 4ème classe d’un montant (135 euros) quintuplé par rapport au montant appliqué à une personne physique. Indépendamment du fait que sur des parcs importants, le cumul de ces amendes (675 euros) peut rapidement s’avérer conséquent, le non-respect de cette obligation de dénonciation pourrait être assimilé à un encouragement à une conduite imprudente et dangereuse pour le salarié et son entourage. Il n’est donc pas à exclure que l’entreprise et son dirigeant soient recherchés sur le fondement de la faute inexcusable.

La protection de l’image de l’entreprise

 L’image et la réputation de l’entreprise sont considérées aujourd’hui comme des actifs à part entière qu’il faut à la fois consolider et surtout protéger. Des années d’efforts peuvent être anéanties en quelques secondes et en quelques clichés ou tweets.

C’est bien évidemment un véritable sujet pour les entreprises qui affichent leurs couleurs sur leurs véhicules et se rendent ainsi pleinement visibles. La qualité apportée à l’entretien du véhicule et surtout le style de conduite de son occupant donnent immédiatement une image positive ou négative de l’entreprise. La vitesse à laquelle les informations circulent sur les réseaux sociaux doit nous inciter aux plus grande prudence et vigilance. C’est particulièrement vrai pour les entreprises spécialisées dans le transport de marchandises ou de personnes. Un comportement routier jugé dangereux peut vous propulser à votre insu en tête des buzz sur les médias et les réseaux sociaux !

Aussi, certaines entreprises ont pris le parti de devancer leurs détracteurs potentiels en les invitant à juger de la conduite de leurs chauffeurs et à appeler un numéro dédié s’ils observent des pratiques de conduites contestables. La protection de l’image et la prévention du risque routier se retrouvent ainsi pleinement associés avec pour objectif commun la maîtrise de leur risque et de leur communication. D’autres équipent également leurs véhicules de boîtiers permettant de capter des informations essentielles à l’analyse comportementale des conducteurs et permettant ainsi de corriger des modes de conduite accidentogènes.

La prévention : un investissement rentable

 Sans revenir sur les arguments avancés plus haut pour justifier de la nécessité pour l’entreprise de mettre en place une politique de prévention, l’élaboration d’un Plan de Prévention du Risque Routier (PPRR) et la mise en place d’un programme de sensibilisation et de prévention via le Document Unique sont désormais incontournables pour la bonne maîtrise de son risque. Ils déterminent les conditions préalables d’une politique de gestion des risques et témoignent de l’engagement de l’entreprise et de ses dirigeants.

La prévention longtemps assimilée à un coût est désormais pleinement considérée comme un investissement permettant un retour rapide grâce notamment à :

– une diminution de ses coûts de remise en état des véhicules pour la part auto-assurée (franchises, absence de garantie dommages…)

– une négociation facilitée de ses conditions d’assurance

– une moindre immobilisation des véhicules pour une continuité de votre activité ( et donc du chiffre d’affaires )

– une diminution de vos coûts de gestion interne induits par un sinistre automobile ( gestion du véhicule et du collaborateur )

– une économie sur les coûts liés aux véhicules de remplacement

Autant d’arguments militant pour la mise en place d’un plan de prévention aux effets rapidement vertueux.

L’accompagnement

 L’entreprise, au-delà des compétences internes dont elle dispose, doit pouvoir s’adosser sur des prestataires-partenaires à même de l’accompagner dans toutes les actions qu’elle engage en vue de réduire son risque et ses coûts. Cet accompagnement prend plusieurs formes très concrètes  comme par exemple:

– fournir, au travers d’un reporting sur mesure, les informations pertinentes pour élaborer le plan de prévention idoine et ensuite en mesurer les effets et identifier les actions correctrices à engager

– construire la solution de transfert du risque vers le marché de l’assurance qui soit la plus efficace et la plus économique

– faciliter la vie des gestionnaires de parcs et des conducteurs en leur assurant un service de proximité et en mettant à leur disposition des outils de communication rapides et simples d’utilisation

– conseiller sur le contenu de leur relation avec les autres acteurs de la prestation automobile que sont les réseaux de garages ( coûts et délais de réparation ) et les loueurs ( coûts de restitution )

– coordonner au travers d’une couverture et d’une gestion globales des risques l’ensemble du périmètre de l’entreprise y compris à l’international

De la qualité de l’accompagnement dépendra en grande partie l’efficacité des politiques de suivi, de contrôle et d’amélioration du profil du risque automobile.

En conclusion, la gestion du risque automobile est un pan clé et multi-facettes de la stratégie de risk management de l’entreprise. Elle est au cœur des politiques publiques car elle concerne également les citoyens et contribuables que nous sommes. Elle touche un élément sensible et emblématique de la vie quotidienne. Et l’automobile est au centre d’une prochaine révolution technologique et sociologique déjà en marche avec l’arrivée du véhicule autonome qui va nous amener à repenser nos schémas de gestion des risques:

– la responsabilité civile circulation va t’elle se transformer en responsabilité civile produits ou prestations pour les constructeurs automobile et les fournisseurs de data?

– le risque se transformera t’il en risque systémique là ou aujourd’hui il est pour l’essentiel assimilé à un risques de fréquence?

– connaîtrons-nous le blackout routier en cas de panne de nos satellites?

Autant d’interrogations qui nous conduirons à être toujours en mouvement !

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